Requiem for two cats (feuilleton en un épisode)

[Finrod]

Thème musical

Quo usque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ?

Sur cet exorde complètement hors-sujet, je vous fais part de mon indignation.

L'autre jour, c'est-à-dire samedi 25 août, nous avions des amis pour l'apéritif. A un moment, le fils d'amis d'amis des parents, invités pour l'occasion, me fait remarquer qu'un petit chaton se trouve sous ma chaise de jardin-car j'avais oublié de le préciser, le temps magnanime nous donna la grande joie d'apéritiver dehors-.
Je prends ledit chaton dans mes bras, ses toutes petites griffes me chatouillent la main, et je m'aperçois avec horreur qu'il n'a pas d'yeux-ou plutôt, que ses yeux sont presque entièrement recouverts par une substance beigeâtre (si si, ça se dit, ou en tout cas je le dis) et que c'est à la limite de l'éméticité, c'est-à-dire que cela fait presque se purger l'organe stomachal.
Voulant voir l'endroit d'où il vient, j'aperçois un autre chaton. En m'approchant, je m'aperçois que celui-ci a les yeux entièrement recouverts de cette substance. En regardant la taille, on voit qu'ils ont déjà quelques semaines. Nous commençons à les caresser, à les prendre dans nos bras, à essayer de leur faire boire du lait-peine perdue, ils ne savent que téter.
Voulant les baptiser, nous cherchons des noms ; le premier étant venu jusqu'à nous pour sauver son frère-ou sa soeur, d'ailleurs-, nous décidons de l'appeler Jésus. Puis, comme une paire de jeunes Témoines de Jéhovah est venue nous visiter dans la matinée, nous décidons de les baptiser Jéhovah et Jéhovient...

Mais voilà que la tragédie arrive. Maman détestant les chats (c'est à la limite de la phobie), elle ne veut pas les remmener avec nous en Bretagne...
Nous avons beau supplier, appeler la grande soeur qui veut bien les récupérer, rien n'y fait : la tenace génitrice ne fléchit point.
Nous savons tous très bien que si nous les avons trouvé là, c'est que leur génitrice à eux les a abandonnés, à cause de leur malformation oculaire ; mais notre mère n'est pas sensible.
Il nous vient la tentation de faire comme dans les livres que nous lisâmes enfants (ici, c'est Astérix et Cléopâtre), et de les cacher dans nos sacs ; malheureusement, l'impossibilité de les nourrir en cachette durant le voyage et surtout la faible probabilité qu'ils survivent à un voyage dans notre voiture-j'en sors moi-même à la limite de sombrer dans la schizophréno-maniaco-dépression à la fin du voyage-nous détournent de cet admirable projet.
Finalement, la mort dans l'âme, sous les pleurs de la petite soeur qui, elle, est sensible, nous devons nous résigner à les abandonner et à les reposer à l'endroit où nous les avons trouvé, ce qui me permet de me livrer à des exercices photographiques et de réaliser des examens médicaux : le premier, tout blanc, est effectivement borgne, tandis que le deuxième, roux, est entièrement aveugle et ne se dirige qu'avec l'ouïe.

Imaginez donc quel déchirement ce fût, de devoir partir, suivi par le borgne, lui-même suivi par l'aveugle qui le suit au bruit !

Finalement, je dois me résigner à les remettre ensemble, pour fuir en courant et éviter qu'ils ne se séparent, l'aveugle-Jéhovient-étant incapable de retrouver son frère dès qu'il s'est trop éloigné.

Mes amis, en mémoire de Jéhovah le blanc et de Jéhovient, veuillez respecter une minute de silence, ou, selon vos convictions religieuses, d'adresser une courte prière pour leur salut.

Requiescant In Pace.

Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
Te decet hymnus, Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem.
Exaudi orationem meam, ad te omnis caro veniet.
Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.

Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis,
Cum sanctis tuis in aeternum, quia pius es.


Les photos des deux chatons viendront demain.

Merci d'avoir lu mon délire littéraire
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There's a feeling I get when I look to the west, and my spirit is crying for leaving.

[Finrod]

Bon en fait j'ai pas eu le temps de poster les photos avant de partir...

La rentrée s'est bien passée ; l'emploi du temps est particulièrement agréable -jamais de cours après 15h30, le lundi fin des cours à 12h30, et le vendredi, 2 heures de cours le matin, en alternance avec pas de cours du tout. Voilà qui devrait me laisser du temps pour travailler le week-end

Pour cause de travail acharné et suicidaire, mes passages sur Internet seront cependants plus réduits que les années précédentes...

Bonne rentrée à ceux pour qui c'est déjà passé et à ceux pour qui ce n'est pas encore arrivé...

Et Icare, "à la revoyure" en chair et en os -on a d'ailleurs dû se croiser ce matin...
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There's a feeling I get when I look to the west, and my spirit is crying for leaving.

[Elissa]

J'aime pas les chats.

[Finrod]

L'emploi du temps n'est pas tout... Avec le niveau de latin qui nous est demandé, je t'assure qu'on passse beaucoup de temps à le travailler, et ça comble largement tous les "temps morts". Si on compte en plus les bouquins d'Histoire médiévale et moderne, de Français et de langues... De plus je commence cette année le grec, et je suis censé rattraper en un an le niveau de ceux qui ont déjà fait plusieurs années. Donc finalement, malgré l'emploi du temps agréable, nous travaillons autant que les autres...

A H-IV, les classes de Chartes sont les seules à avoir conservé quelques traditions ; la semaine prochaine a lieu la "cérémonie", parodie de procession médiévale -en costume- de Henri-IV à l'Ecole des Chartes, accompagnée - suivant les années- de "rites"... Voilà qui devrait être amusant.

En revanche je veux bien les détails... Mais je ne m'abaisserai pas à te suplplier à genoux.

Et le bouquin d'Histoire, il est sur quoi ?
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There's a feeling I get when I look to the west, and my spirit is crying for leaving.

[Elissa]

Le bouquin d'histoire, c'est un truc horriblement contemporain, et donc affreusement chiant : L'Âge des extrêmes, Histoire du court XX° siècle, Hobsbawm Eric J.

Pour les détails, après la seconde période de jeu des All Blacks.
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Rien.

[Pad']

Victoire des All BLacks ! 76 à 14 ! Wooooooh ! Mangez ça, sales italiens !

Sinon, je confirme que le livre d'Eli a l'air chiant.

Au fait, Finrod, fais gaffe quand tu verras Icare "en chair et en os" comme tu dis. Elle a pour mission de te capturer et de t'emmener dans l'une de nos IRL.
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Ce qui est à moi... est à moi ! Et ce qui le fut un jour le demeure à jamais.

[JDW]

Mort ou vif, d'ailleurs.
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[Pad']

En priorité mort d'ailleurs, sauf si elle n'a vraiment rien sous la main pour t'abattre. Comme ça, tu ne nous coûtera pas plus cher en bouffe que d'habitude et on pourra continuer nos petites "pensées finrodiennes" rituelles.
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Ce qui est à moi... est à moi ! Et ce qui le fut un jour le demeure à jamais.

[Elissa]

Franchement, ils ont morflé, les Italiens, et c'était bon. Vive le haka !

Pour le bizutage (enfin, comme le bizutage c'est interdit, on appelle ça journée d'intégration) : rendez-vous rue Sainte Hélène, devant le bahut (eux sortaient d'une exposition sur la société au XIX°). On leur à distribué à chacun un sac poubelle, dont ils ont dû se faire un T-shirt. On leur a agraffé des numéros dans le dos (non, on a pas joué aux fléchettes), et formé 9 équipes de 4/5 pauvres HKs.
Puis, rendez-vous place Bellecour pour l'explication des règles (autant dire qu'on les a exhibés rue Victor Hugo au milieu de tous les gens qui font leurs courses le mercredi après-midi).

Pendant que certains leur explicaient les règles place Bellecour, je me fais héler par quelqu'un qui s'avéra n'être rien moins que notre Enya nationale, qui était là en compagnie d'amis tout aussi chers à mon coeur, que je n'avais pour certain pas vus de longs mois - je leur saute dans les bras et les couvre de rouge à lèvres rouge vif.
Puis je me tape un sprint avec quelques camarades vers la place des Terreaux, où nous devons attendre les groupes de HKs pour leur faire faire leur première épreuve.

Mais tout d'abord, expliquons les règles du jeu : le parcours est en plusieurs étapes, que les bizuts ne connaissent pas et qu'ils apprennent au fur et à mesure. Vous, je vous les dis tout de suite : Place Bellecour => Place des Terreaux => Gare Saint Paul => Place Saint Jean => Fourvière. En pratique, on n'ira pas jusqu'à Fourvière, on avait trop froid et il était tard déjà. Ils devaient arriver à la dernière étape - en fait ce sera Saint Jean - avec quatre choses, sans utiliser d'argent : un rouleau de papier toilette, un ticket de métro, un panneau / affiche, un préservatif.

En les attendant place des Terreaux, avec Léa, Noémie, Camille et Thérèse, la soeur de Noémie, on a un peu fait les cons parce qu'on s'ennuyait, et on s'est chacune affublée de choses un peu ridicules. Pour vous donner une idée, moi, des lunettes de soleil bleues très stylées (hem) et une couronne de galette des rois, Noémie, des petites lunettes rondes écaillées et de grandes bretelles... Bref, on a attendu.
Les équipes arrivèrent enfin, plus ou moins ensemble (mais pas trop). Elles devaient avoir amené une personne avec elles. Cette personne les baptisait. Par exemple, la première équipe a été appelée "Poubelle", une autre "UPSA", une autre encore "Panda"... L'équipe "Panda" a réussi le tour de force de se faire accompagner par un gars qui parlait pas français - j'ai dû faire des exploits linguistiques pour lui expliquer en anglais son rôle dans le jeu.
Ensuite, ils devaient trouver un cri pour leur équipe. Enfin, on les maquillait avec du maquillage de clown (si si, je suis sûre que vous en avez déjà utilisé dans votre jeunesse, pour vous faire des traits bleus sur les joues, un nez rouge, un menton vert...). Bon, quand je dis "maquillait", c'est plutôt "barbouillait". Ensuite on leur disait où ils devaient aller.
Le truc marrant, c'est que certains ont pris tous les objets sur le premier tronçon du parcours - et se les sont traînés jusqu'à Saint Jean. Mais je reviendrait plus loin sur lesdits objets et leur capacité à encombrer un groupe se promenant dans Lyon.

A Saint Paul, je... Oui, d'abord, décrivons les lieux : une gare type XIX°, presque mais pas tout à fait désaffectée actuellement. Devant, une place de petite taille mais avec le grand avantage d'être encerclée par des poteaux à bout ronds hauts jusqu'aux hanches d'un adulte à peu près.
On leur a fait faire un rallye-vin blanc. Deux de chaque équipe buvaient deux verres de vin blanc, tournaient la tête contre le bout rond d'un poteau pendant 6 tours, puis traversait la place en courant, re-buvait, re-tournait autour d'un poteau 6 tours, puis revenait à la case départ en slalomant entre les poteaux.

Puis toute l'équipe repartait avec son fatras direction la dernière étape, Place Saint Jean. Là, chacun devait trouver un passant lambda qui accepterait de lui lancer un petit suisse dessus. Il y avait les pas doués qui leur mettait à côté, ou juste sur le sac poubelle, et les très doués (souvent bien entraînés) qui visaient la tête. Ainsi, quelques élèves de l'ECAM passant par là ont fait de très beaux tirs.
Certains se sont faits des shampooings au yahourt... Un gars s'est pris le petit suisse juste sur la braguette, c'était, hmm... assez sujet à quelques petites piques.

Ensuite, photo de groupe avec leur butin, certains se sont un peu essuyés avec leur PQ mais ça se comprend. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait des capottes, c'est leur problème, et pour les tickets de métro (mine de rien le plus dur à trouver, certains ont même écrit derrière le panneau qu'ils avaient un appel à la charité pour s'en faire offrir un par une petite vieille), ça a dû leur servir à rentrer chez eux se laver avant la soirée au pub australien.

Mais le must, c'est que sur 9 équipes, 4 ont réussi à ramener des panneaux de signalisation routière (les autres ont souvent pris des panneaux que leur ont donné les pharmacies sur leur chemin). La palme d'or va à ceux qui ont pris un panneau carré et jaune "RISQUE D'EBOULEMENT". Les trois autres ont pris des panneaux stationnement interdit.
Je crois qu'on les a tous laissés place Saint Jean.
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Rien.

[Pad']

On ne m'a jamais fait faire de rallye-vin blanc. Je me sens roulée.
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Ce qui est à moi... est à moi ! Et ce qui le fut un jour le demeure à jamais.